Nouvelle attente
Nous sommes toujours bien accueillis par les tahitiens (sauf très rare exception) qui répondent gentiment même si, en fait, certains ne sont pas décidés à nous aider. Notre projet ne peut pas emballer tout le monde. L’accueil est très différent par les métropolitains installés en Polynésie : à part les amis qui prennent part à notre histoire et qui font leur possible pour nous aider, nous sommes parfois fermement éconduits et nous ne jugeons pas utile de tout vous raconter dans ce domaine.
Petit clin d’œil à Muriel, nous venons justement d’adopter les tongues pour être plus dans le ton et surtout épargner nos cuirs des averses impromptues. Nous suivrons ton conseil et les remettrons autant de fois qu’il le faudra.
Samedi après-midi, nous passons un moment très convivial avec Arnaud, Isabelle, Margot et Hugo (la petite dernière n’est pas là). Nous rencontrerons peut-être cette semaine un couple de leurs amis marquisiens et Arnaud nous propose de venir à une « démarque » ce jeudi matin à l’aube.
Puis, de retour à Papeari, nous dînons en compagnie de Jean-Christophe et Maeva. Au menu, une bonne raclette, histoire de ne pas perdre trop de poids !!!
Après une belle sortie en mer le dimanche, nous nous rendons en ville le lundi : nous rencontrons Norma, coiffée samedi par Edna et qui est secrétaire médicale dans un service…………..de l’hôpital Mamao. La maman qu’elle connaît devait confier son bébé à une belle-sœur aux Etats-Unis dont le mari s’est désisté au dernier moment. Cette maman doit accoucher fin mars, début avril. Elle loge pour le moment dans un quartier de Faaa, sans doute chez des amis ou dans sa famille. Elle avait rendez-vous ce lundi pour une visite de grossesse qui a été reportée (c’est bien notre veine) à jeudi par manque de place. Il va falloir attendre encore, surtout que Norma n’a pas de coordonnées pour la joindre, elle se renseignera auprès du service qui a pris le rendez-vous. Cette maman voudra-t-elle confier son bébé à des étrangers alors qu’il était destiné à des membres de sa famille ? Nous discutons un peu de notre projet avec Norma, lui montrons des photos et insistons sur les liens que nous souhaitons garder avec la famille tahitienne. Elle ne connaît pas le sexe du bébé, ce qui nous importe peu pour le moment. Elle pense que ce bébé aura plus d’avenir s’il est confié. Elle-même est née sur cet atoll et semble disposée à prêcher en notre faveur auprès de cette maman. Nous la laissons faire.
Puis nous nous rendons au rendez-vous obtenu auprès d’un médecin responsable de la maternité (du même hôpital) recommandé par un pédopsychiatre, rencontré au tout début de notre séjour (peut-être vous en souvenez-vous) ; les quelques échos qui nous sont parvenus de ce médecin nous laissent entrevoir différents types d’entretiens : soit il nous met tout de suite à la porte, soit nous n’y allons pas, soit…………..nous n’avons rien à perdre. Il nous reçoit poliment et nous éclaire sur quelques questions que nous avons soigneusement préparées à l’avance. Dans son service, les adoptants sont considérés comme des visiteurs, avec horaires à respecter : inutile de penser suivre l’accouchement comme certaines futures mamans ont pu le faire par le passé (ou dans les cliniques), dormir dans la chambre pour prendre en charge le bébé dès sa naissance ; cela laisse à la maman tahitienne la possibilité de s’attacher à cet enfant (en le nourrissant par exemple) et peut remettre en cause le projet. Aucun renseignement ne peut être délivré sur des antécédents éventuels (drogue, alcool, maladies diverses). Enfin les mamans tahitiennes semblent bien respecter les visites obligatoires.
Une fois de plus, nous devrons attendre, attendre et encore attendre.