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De la Polynésie à la Famille Suricate : le parcours d'une adoption de l'océan Pacifique au continent africain
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18 décembre 2010

Premières rencontres

Une fois installés à nos places, nous nous détendons enfin. Nous sommes maintenant entièrement disponibles pour vivre l’instant présent. Nous prenons un autre rythme, plus lent, plus calme, détaché de tous les tracas matériels que nous avons dû régler pour partir. Ouf ! Le meilleur nous attend.

Nous en avons pour 6h40 de vol, à se laisser aller aux bons soins de nos hôtesses. Champagne à l’apéritif. Corine entame une causerie avec sa voisine, en première mission avec MSF en tant que membre administratif. Elle est envoyée dans le nord du pays, près de la frontière tchadienne.

Les passagers sont très majoritairement africains : ils reviennent passer les fêtes de Noël au pays et en famille. Ils sont heureux et le font savoir, le vol est animé. L’atterrissage, bien qu’un peu rude, est victorieusement acclamé. Bangui, Bangui !!! Ils parlent fort, d’une rangée à l’autre. Ils sont très impatients de sortir de l’engin. Nous aussi. Nous atterrissons avec 1/2h de retard après avoir décollé avec 1h1/2 de retard.

Une chaleur épaisse nous enveloppe, il fait nuit noire, il est 18h, le pilote annonce 32° au sol. Quelques policiers armés surveillent la descente de l’avion. Nous nous dirigeons lentement vers un endroit éclairé en suivant tranquillement le cortège. Un brouhaha de voix témoigne de l’animation qui y règne.

Nous avons à peine gravi les 3 marches et récupéré nos papiers que quelqu’un nous interpelle avec un sourire lumineux : vous êtes bien Corine et Alain ? C’est Jean-Martial. Embrassades chaleureuses. Nous gênons le passage. Nous quittons les bras de Jean-Martial pour ceux de Jean-Loth. Ils nous escortent jusqu’à la sortie. Dans la cohue d’une salle exigüe, les formalités sont facilitées par nos intercesseurs : nous comprenons que le pasteur Jean-Loth bénéficie d’un statut à la hauteur de ses qualités. Nous nous sentons bien.

Nous vivons notre première expérience du rythme africain : nous mettrons 2h exactement pour récupérer nos valises, les yeux rivés sur ce tapis roulant très court et qui n’en finit pas de présenter toujours les même bagages. Il faudra attendre que la place soit libérée pour que défile au compte-goutte le total des 15 containers embarqués depuis Paris. En attendant, la chaleur devient étouffante dans cette petite salle bondée et bruyante. Nous suons sous nos manches longues hivernales et épaisses que nous gardons consciencieusement en prévention des vilains moustiques. Jean-Loth garde précieusement sur lui nos passeports. Nous sommes impatients de découvrir l’extérieur. Nous échangeons quelques bribes d’informations avec nos hôtes : quelques pas nous séparent de Rachel, qui nous attend dehors, sans les enfants. Petit pincement au cœur. Quand les rencontrerons-nous ? Selon Jean-Martial, ils étaient très excités à l’idée de notre arrivée.

Nous amis sont très connus, nous répondons aux nombreuses salutations qui nous sont adressées. Il nous sera un peu difficile de reconnaître ces personnes par la suite, nous trouvons qu’elles se ressemblent toutes beaucoup.

Enfin, nous récupérons nos bagages et nous nous dirigeons vers la sortie. Un contrôleur ne manque pas de nous arrêter pour nous faire ouvrir les 2 valises. Seconde expérience typiquement africaine : il veut nous faire payer une taxe, trouve que nous avons trop de vêtements. (Nous avions droit au double en poids et valises!) Alain tient bon, nous ne devons rien et c’est à contrecœur que le contrôleur nous laisse passer après quelques palabres et de la détermination de notre part. La lourde porte s’ouvre enfin pour nous laisser sortir, solidement gardée par des hommes armés. Dehors, de nombreux centrafricains sont massés autour des barrières ; nous nous faufilons derrière nos guides. Nous  nous retrouvons sur une sorte de terreplein. Un peu plus loin, Rachel nous attend depuis 4h environ. Notre avion était annoncé avec 2h d’avance. L’absence de Sanzé, le grand-père décédé le 12 juillet, teinte les embrassades de beaucoup d’émotion.

Nous venons de faire nos premiers pas sur le sol africain. Alain en a toujours rêvé. L’association entre son rêve et les circonstances de sa réalisation est plutôt magique.

Nous traversons ensuite la ville dans la voiture de Jean-Loth. Nous comprenons aisément qu’avec les enfants, nous n’aurions pas eu assez de places et qu’à cette heure tardive ils sont déjà gagné les nuages.

Les rues sont vides. Nous atteignons notre maison en 10mn. Nos amis nous quittent, nous sommes fatigués. Ils nous fixent rendez-vous pour le lendemain matin. Nous installons rapidement nos drap sur le lit déjà fait ; demain il fera jour.

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