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De la Polynésie à la Famille Suricate : le parcours d'une adoption de l'océan Pacifique au continent africain
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5 avril 2007

Tournons la page.

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Nous avons commencé une nouvelle journée sans savoir ce qu’elle nous réservait et sans savoir par quel bout commencer. La nuit nous a permis de nous reposer ce qui n’est déjà pas mal mais elle ne nous a pas porté conseil et la matinée a été plutôt éprouvante.

Aucun appel de Titaua (prononcer Titaoua), l’assistante sociale chargée du dossier du bébé (qui a été déclaré sous le prénom du père + junior, car il n’avait pas de prénom à la naissance aux dires de Jeanne). Sur les conseils de Catherine nous appelons Jeanne pour savoir si elle est d’accord pour venir avec nous chez un pédiatre. Il est légitime que nous ayons des infos sur sa santé. Une urgence ce matin à la clinique, un seul pédiatre en fonction et le rendez-vous est fixé à mercredi après–midi. Bon, ça commence. Impossible de joindre Jeanne pour l’en informer, le vini sonne dans le vide. Enfin elle répond et nous demande de venir car Titaua l’a appelée. Nous arrivons vite et retrouvons le petit bonhomme qui vient de manger. Il est tout guilleret et son regard est très soutenu ; il tient un grand discours à Alain, ponctué de jolis sourires, on dirait qu’il continue l’histoire de la veille. Nous prenons quelques photos. Mais il faut faire vite car Titaua a conseillé à Jeanne d’aller, en notre compagnie, voir les « parents » !!! Je préfère les guillemets et vous laisse vous faire votre propre idée (dixit Corine). A 1 ou 2 km, nous trouvons d’abord la mère, que nous dérangeons d’un jeu (qu’elle ne fait que regarder, elle ne participe pas….), sans doute Bingo ou autre jeu intéressé. Elle accepte finalement de monter dans la voiture, sur les paroles (tahitiennes) de Jeanne : elle nous serre la main, ce n’est pas gagné. Puis, au fond d’un terrain vague, sous un abri en tôle sont assis quelques hommes. L’un se lève, le « père ». A sa tête nous nous questionnons sur sa santé mentale. Nous sortons de la voiture pour nous mettre à l’ombre et observer la scène car nous les laissons discuter entre eux. Nous apercevons une bouteille de rhum vide à l’endroit qu’à quitté le « père », qui ne dit absolument rien. La « mère » devient agressive, son visage est fermé, renfrogné et le ton monte. Puis ils partent du terrain. Nous remontons dans la voiture et prenons la direction des affaires sociales. Jeanne nous explique qu’elle est accusée de vouloir se débarrasser du bébé. Nous comprenons que nous n’aurons jamais l’accord des géniteurs qui ne travaillent ni l’un ni l’autre vous l’aurez deviné. Après un court exposé de la situation à l’assistante sociale vient la question bête : puisque les « parents » ne peuvent pas (et apparemment ne veulent pas) garder le bébé, puisqu’il est placé depuis sa sortie d’hôpital par le juge, puisque les autres frères et sœurs sont tous placés, que va devenir ce bébé ? Réponse : sans la signature des parents, on ne peut rien faire. Re-question alors que va-t-il devenir ? Et bien il sera placé en famille d’accueil. Le ton est net, précis, sec puis Titaua, l’AS, se retire, continue son chemin. Catastrophe ! Nous mesurons notre impuissance (dont on avait pourtant connaissance), nous avons vraiment l’impression que tout le monde se défile devant le soi-disant droit des parents qui apparemment n’ont pas vraiment de devoirs, ni éducatif, ni matériel, sans parler de l’amour. Ce bébé est le 6ème et il sera sans doute suivi d’autres enfants, nous ne donnerons pas de détail sur la situation incestueuse des « parents »………………. on passe sur les détails humides.

Nous repartons en compagnie de Jeanne et nous nous arrêtons pour qu’elle fasse une course. A notre retour, la fille de Jeanne nous apprend que les « parents » sont venus récupérer le bébé. Ce qui met un terme définitif à cette courte histoire tordue et dangereuse.

Nous informons Rosalie et Catherine de ce qui se passe.

Ce matin, mercredi, j’appelle Jeanne pour savoir où est le bébé : elle m’apprend que l’assistante sociale avait téléphoné à sa fille hier pendant que nous étions absents pour lui dire de laisser les « parents » reprendre le bébé. Stratégie pour éviter une scène de violence ??? Là nous avons un doute tout de même :

nous sommes très prudents par rapport aux dires de Jeanne et nous n’avons pas fouillé la maison pour savoir si le bébé avait bien été repris, s’il est revenu, ce n’est plus de notre ressort.

Cet après-midi Rosalie tente d’organiser une rencontre entre Victorine, ses parents adoptifs et nous. Nous attendons son signal.

Nous commençons à saluer nos amis tahitiens ; encore une épreuve à passer.

Demain nous devons ranger et préparer les valises car nous dormirons jeudi soir chez Rosalie si rien ne change d’ici là.

Nous sommes mercredi 4 avril, il est 13 heures à Papeete, 11 heures chez nos amis de Seattle, 1 heure du matin et déjà jeudi à Paris (avec l’heure d’été il y a maintenant 12 heures de décalage). Nous prenons l’avion du retour vendredi à 7h 30. Nous n’aurons sans doute pas le temps de publier un nouveau texte. En ce cas, et sauf évènement d’importance, nous vous fixons rendez-vous à notre retour en métropole. Nous donnerons nos impressions et publierons de nouvelles photos et en attendant nous souhaitons à tous

d’ EXCELLENTES FETES DE PAQUES .

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Commentaires
A
chapeau pour votre courage et la philosophie avec laquelle vous prenez les choses.<br /> persévérez....
F
Qu'ajouter de plus ? sinon que je me joins à tous ces encouragements. Je mesure votre déception après tant d'efforts. Mais vous avez semé tellement de graines qu'il est impossible que l'une d'elle ne germe pas ! Je vous embrasse et à bientôt ici dans notre pays redevenu souriant grâce à la chaleur . Bizzzzzzzzzz
A
Accepter ce qui est, ce qui se fait ou ne se fait pas, car il y a toujours une bonne raison à cela.<br /> Je le dis tristement, mais avec respect et admiration pour votre courage et votre persévérence, votre force et votre gentillesse.<br /> Heureusement le printemps fleuri vous acceuille à votre retour et vos coeurs sont chargés d'une énergie nouvelle. <br /> Amitiés, André.
L
bonsoir,<br /> si j'ai appris une chose de ma vie, c'est qu' avec le courage, l'espoir et la perséverance on peut toujours atteindre le but que l'on s'est fixé.<br /> a vous lire je vois que vous avez ces qualités.<br /> Je vous souhaite un bon retour de la part des berrichons et passez de bonnes fetes de paques<br /> <br /> franck
A
pâques...<br /> c'est pour les uns, un week-end de 3 jours, des chocolats, des repas de famille..<br /> pour d'autres c'est une fête d'espérance..<br /> que vous fassiez partie des "uns" ou bien des "autres" gardez espoir, dans la vie une page s'écrit toujours après l'autre!!
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