Mariage pluvieux..........heureux

Il est difficile de vous rendre compte de nos occupations au jour le jour : il faut être prêt à changer de programme à tout moment et il nous est impossible de prévoir l’imprévisible. Certaines journées sont donc creuses et d’autres se trouvent inopinément remplies.

Vendredi soir, nous avons retrouvé Edna, Liliana, Françoise et Alfred dans un grand hôtel pour découvrir un spectacle du grand ballet de Tahiti : époustouflant.

Samedi nous étions conviés au mariage du dernier frère d’Emma : nous étions photographes désignés.

Nous avons commencé à 9h30 par une bénédiction de rite catholique dans une église construite en 2005. Curieusement, les vitraux latéraux sont des fenêtres qui s’ouvrent sur l’extérieur et la cérémonie s’est déroulée toutes portes et fenêtres ouvertes. Enfin une église où l’on ne se gèle pas !!! Nous avons même pris quelques bonnes suées : le temps était à l’orage et la fin de la cérémonie a été copieusement arrosée. « Mariage pluvieux, mariage heureux » mais nous avons dû faire les photos à l’intérieur de l’église.

Puis nous avons été invités au repas, ce que nous n’avions pas prévu, et installés à la table des mariés, ce qui nous a beaucoup touchés. Prévoyants, nos hôtes avaient installé des chapiteau, heureusement car les averses ne se sont pas contentées de la sortie de l’église et toute la journée a été arrosée. Autant vous dire que la lessive a rétréci encore un peu les vêtements………… les mets sont copieux ici et comme nous sommes curieux, nous avons envie de goûter à tout. Nous avons assisté dans l’après-midi à la préparation du repas du lendemain cuit dans le four tahitien traditionnel : le four (un trou dans la terre) est allumé dès le matin avec du bois recouvert de pierres volcaniques de l’île ; les viandes, les légumes et le pain sont fourrés dans des paniers en palmes de bananier tressés quelques jours avant ; tous les paniers sont ensuite déposés sur de grandes palmes dans le four lorsque les pierres sont incandescentes et qu’il n’y a plus de flamme ; puis le tout est recouvert de grandes palmes puis d’une toile épaisse puis de terre et cuit à l’étouffée jusqu’au lendemain. Ce qui nous a le plus frappé c’est que chacun participait activement à l’élaboration des plats et du four sans aucun cri, sans « ordre » donné et dans l’harmonie, tel un ballet bien réglé.

En arrivant chez Jacques et Françoise nous avons reçu un appel de Rosalie : Fannie ne pourrait pas être enceinte car à la naissance du dernier bébé qu’elle a confié, elle aurait subi une ablation de l’utérus, dixit les parents adoptifs de ce dernier bébé qui ont appelé Rosalie justement ce samedi. Rosalie promet de se renseigner. Surviennent quelques questions : Fannie nous a dit qu’elle était enceinte avant que nous lui parlions de notre projet ; pourquoi monter ce stratagème ? Son mari, sa mère sont-ils au courant ? Info, intox ? Pas facile à avaler sur le coup……….. Voilà une belle histoire qui se termine impromptu, qui n’aura existé que dans notre imagination et qui nous aura bien ralentis dans nos recherches. Pourquoi ?

Dimanche matin à 7h (tout le monde se lève tôt sauf nous), Fannie nous appelle pour que nous l’accompagnions à Punaauia vers 14h : nous lui répondons que c’est impossible et que nous passerons la voir vers 17h.

Bien sûr nous étions aussi conviés le lendemain au repas de mariage et n’avions pas l’intention d’en perdre une miette, encore moins pour aller voir Fannie.

Nous avons assisté à l’ouverture du four. Impossible de vous transmettre les parfums, ils nous ont mis en appétit !!! Puis nous avons dansé pour éliminer : le tamouré n’a plus de secret pour nous (enfin en tant que spectateur bien sûr) et les danseuses du ventre à côté, c’est de la roupie de sansonnet. Ne comptez pas cependant sur des démonstrations à notre retour, nous ne sommes pas nés dedans !!!

Par correction, Corine a quitté momentanément la fête pour rendre visite à Fannie vers 17h comme convenue, accompagnée de Cécile, tante d’Emma. C’était l’occasion de lui demander si elle avait obtenu l’accord de son mari pour nous confier son bébé et tester jusqu’où irait la tromperie : c’est « non ». Cette confirmation, bien que prévisible depuis l’annonce de Rosalie la veille est tombée un peu comme un couperet…………… et il a bien fallu la gentillesse et le réconfort de nos nouveaux amis retrouvés peu après pour surmonter ce moment un peu éprouvant. Cécile a répondu à Alain qui l’a questionnée : « elle est grosse mais pas enceinte !».

Ce mariage nous a permis de rencontrer des tahitiens accueillants, simples, adorables, cordiaux, spontanés, sincères qui nous ont promis de nous aider. Nous sommes même invités dimanche 1^er avril non loin, à Taravao. Que d’émotions en si peu de temps !!

Repartir bien sûr, mais comment ?